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Le HCR met en garde contre les risques qui pèsent sur les progrès réalisés en matière de protection et d'intégration des personnes déplacées en Colombie

Points de presse

Le HCR met en garde contre les risques qui pèsent sur les progrès réalisés en matière de protection et d'intégration des personnes déplacées en Colombie

25 Avril 2025
Colombie. Des années de progrès en matière de protection et d'intégration des personnes déplacées en Colombie sont menacées

Le personnel du HCR fournit une aide d'urgence aux communautés déplacées dans le Chocó, en Colombie, à la suite de graves inondations et d'une escalade de la violence dans la région.

GENÈVE – Alors que la violence s'intensifie et que les besoins humanitaires s'aggravent en Colombie, le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, met en garde contre le risque de voir des années de progrès en matière de protection et d'intégration des populations déplacées réduites à néant, et les plus vulnérables – les enfants, les femmes et les familles déplacées – en être les principales victimes. Les réfugiés et les populations déplacées à l'intérieur du pays pourraient être contraints de se déplacer à nouveau en quête de sécurité et de stabilité, tandis que les personnes de retour chez elles n'y trouveront pas les conditions nécessaires pour se reconstruire.

La Colombie accueille l'une des plus importantes populations déracinées au monde, avec plus de 7 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, près de 3 millions de réfugiés et de migrants vénézuéliens et plus de 500 000 Colombiens de retour chez eux.

Depuis des années, le pays fait figure de pilier de la solidarité régionale envers ceux qui fuient la violence et l'instabilité. Cependant, en raison d'une baisse significative du financement, le HCR est contraint de suspendre des services essentiels, ce qui risque de réduire à néant des années d'efforts et de priver les plus vulnérables du soutien dont ils ont désespérément besoin.

Des programmes clés qui soutiennent les communautés touchées par les conflits, permettent le retour en toute sécurité des familles déplacées ou officialisent les implantations urbaines informelles se voient réduits ou supprimés. Ces coupes budgétaires compromettent les avancées vers plus de stabilité, d'intégration locale et d'autonomie pour les réfugiés et les personnes déplacées.

Les conséquences du manque de financement se font durement sentir dans la région du Catatumbo, très touchée par les conflits, le long de la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Les récents affrontements entre groupes armés non étatiques y ont provoqué le déplacement forcé de plus de 63 000 personnes, ce qui constitue aujourd'hui le plus grand mouvement de population jamais enregistré dans l'histoire de la Colombie. Malgré son rôle en matière de coordination humanitaire dans la région, le HCR a dû suspendre la distribution de biens de première nécessité tels que des matelas, des couvertures, des kits d'hygiène, des lampes solaires et des moustiquaires, alors même que les violences se poursuivent.

Au-delà de l'aide d'urgence, les efforts de stabilisation à plus long terme sont également compromis. Le HCR a été contraint de suspendre son soutien au programme gouvernemental de légalisation des quartiers informels, une initiative dont l'objectif est de garantir l'octroi de droits fonciers et de permettre à plus de 105 000 personnes d'avoir accès à l'eau, à l'électricité et à un logement sûr. Sans ce soutien, de nombreuses personnes continueront de vivre dans des conditions précaires, sans perspective d'avenir.

La suspension des programmes de protection de l'enfance a des conséquences particulièrement dramatiques. En 2024, 17 740 enfants en situation de vulnérabilité ont bénéficié de deux projets clés du HCR axés sur la mise en place d'environnements protecteurs et sur la gestion des cas individuels. Avec la suspension de ces programmes, des milliers d'enfants seront exposés à un risque élevé de recrutement par des groupes armés, d'exploitation et d'abus.

Plus de 500 000 Vénézuéliens risquent également de ne pas pouvoir obtenir de documents d'identité en raison du manque de financement. Bien que le HCR ait soutenu les nouveaux programmes de régularisation mis en place par la Colombie (connus sous l'acronyme espagnol PEP Tutor), il ne sera pas en mesure d'apporter une aide supplémentaire au-delà de la fourniture de 100 000 cartes d'identité. Sans documents d'identité, des centaines de milliers de Vénézuéliens rencontreront des difficultés pour se loger, accéder aux soins de santé, à l'éducation et à un emploi légal, ce qui augmentera considérablement leur vulnérabilité à l'exploitation et aux abus.

La fermeture de centres d'attention et d'orientation dans les zones à haut risque a encore réduit l'accès de quelque 100 000 personnes à des informations vitales et à l'orientation vers des services de protection et d'assistance essentiels. En outre, le gel des fonds a également contraint à suspendre ou à réduire plusieurs autres programmes mis en œuvre par les partenaires du HCR. Il s'agit notamment des services d'aide juridique, du soutien aux organisations communautaires, du renforcement des capacités des autorités nationales et locales, de la prévention de la violence à l'égard des femmes et des filles, et des initiatives visant à promouvoir l'emploi et l'inclusion financière.

Le HCR appelle instamment la communauté internationale à renforcer son soutien et à fournir les fonds nécessaires pour lui permettre de poursuivre ses opérations en Colombie. L'organisation a besoin de 118,3 millions de dollars pour y mener à bien son travail cette année.

Le Plan d'intervention régional en faveur des réfugiés et des migrants vénézuéliens en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui nécessite un financement de 1,4 milliard de dollars, n'est actuellement financé qu'à hauteur de 4,6 %.

La Colombie a fait preuve d'une générosité remarquable en accueillant des millions de réfugiés et de migrants. Mais cette générosité doit être accompagnée d'une solidarité à l'échelle mondiale, avant que la situation ne se détériore et que davantage de personnes ne sombrent dans la précarité et l'insécurité.

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